Catégorie : <span>Entrainement</span>

Aller au-delà des consignes et des instructions

En éducation physique, la littérature pédagogique repose essentiellement sur des approches cognitivistes, selon lesquelles l’apprentissage consiste à traiter et stocker de l’information, des connaissances, des règles, etc. Avec une telle approche, le mode d’intervention le plus naturel est celui de l’instruction, de la consigne, ou éventuellement du « drill » qui doit permettre d’intérioriser les instructions. Le corps et l’environnement sont largement absents dans ces approches, alors que c’est pourtant un domaine dans lequel ils devraient être prépondérants. Des approches alternatives existent, mais il n’existe presque aucune littérature francophone, et elles sont généralement considérées comme inutiles pour les enseignants. Il existe cependant un court article publié en 2014 dans la revue EP&S qui fait quelques propositions en se revendiquant du courant de l’énaction et de la pédagogie non linéaire. L’article tenant en seulement 3 pages, je vous invite à le parcourir avant de revenir ici . Je propose de le discuter et en particulier de critiquer le point qui me semble problématique. […]

Psychologie de l’attention, phénoménologie et féminisme

Dans un précèdent article, j’ai mentionné que la focalisation interne (sur le corps, le mouvement, la technique) est généralement moins bénéfique pour l’apprentissage et la performance que la focalisation externe (sur les résultats de l’action ou des indices perceptibles dans l’environnement). L’effet n’est pas négligeable, et existe pour des paramètres aussi divers que l’endurance, la force, la consommation d’oxygène, la vitesse, la distance de saut ou la stabilité du mouvement face au stress. Autrement dit, au lieu de dire à un.e pratiquant.e « plies tes genoux à 90° en atterrissant », on devrait lui dire « essaies de faire le moins de bruit possible ».

Cela peut paraître étonnant lorsque l’on est habitué aux conceptions traditionnelles du contrôle et de l’apprentissage moteur. Ces conceptions ont en effet tendance à mettre l’accent sur le fait d’améliorer les représentations internes du mouvement. Il faut que le/la pratiquant.e sache explicitement comment se positionner, quels mouvements faire, dans quel ordre, etc. Mais regarder ce phénomène au travers d’autres approches théoriques peut le faire sembler tout à fait naturel et évident. […]

Pour une conception dynamique du contrôle moteur

Les théories du contrôle moteur (à savoir, le contrôle des mouvements et des postures) devraient être à la base de toute réflexion sur l’enseignement et l’apprentissage de mouvements. Quoi de plus fondamental en effet pour un traceur ou un enseignant que de comprendre les processus qui se cachent derrière la capacité à contrôler finement nos gestes, à apprendre de nouvelles techniques et à les améliorer ?

Cependant, il me semble que c’est un sujet relativement peu discuté dans le monde du parkour. On préfère parler des méthodes d’entrainement de la force pour améliorer la détente, ou des caractéristiques techniques d’un bon saut de chat. Le contrôle moteur, qui évidemment sous-tends tout mouvement, est généralement laissé à l’état d’implicite. Cet article vise à mettre en avant la question du contrôle moteur, et en particulier s’attachera à proposer un modèle dynamique du contrôle moteur, avec des exemples pratiques pour l’apprentissage ou l’enseignement du parkour.

Dans la littérature scientifique, les théories sont grossièrement regroupées en deux courants, les approches prescriptives ou cognitives, et les approches dynamiques. […]

La vidéo comme méthode d’entrainement

La vidéo a une grande importance dans le parkour. Notre pratique ne s’est pas répandue sur la surface du globe sur la base de journaux papier, d’enseignants spécifiquement formés ou de grandes fédérations. Le cinéma, les reportages télévisés mais également la multitude de vidéos amateures ont permis sa diffusion, l’émergence et l’apprentissage de patterns techniques, et ont contribué à motiver des jeunes et moins jeunes à tenter l’aventure. Ici, je vais développer un thème peut-être un peu curieux : la vidéo comme méthode d’entrainement et ses effets sur la (ma) motivation.

Il y a bien longtemps, j’ai amorcé une série de vidéos qui présentaient chaque fois un différent « spot » de ma ville. Le but était de montrer différents lieux, pas nécessairement les spots les plus prisés des traceurs, et montrer ce que l’on peut y faire, afin de les valoriser comme espaces de jeu. Le but n’était pas une exhaustivité absolue. Mais le fait de vouloir montrer la diversité de ce qu’on pouvait faire d’un même lieu m’amenait à me rapprocher des limites de ce que je pouvais imaginer et réaliser avec mon corps à un moment donné, dans un espace donné. […]

S’entraîner au Parkour ?

S’entraîner au Parkour c’est quoi ?
Il y a l’apprentissage d’un répertoire technique. La maitrise de son corps et la compréhension du mouvement. Un développement physique et mental.
Être capable de se déplacer à toutes vitesses, dans tous types d’environnement, de manière sure et contrôlée. Être capable de faire face à toutes sortes d’obstacles, savoir ce que l’on est capable de faire ou pas.
Découvrir la notion de fluidité sur des mouvements et des enchaînements. Apprendre à bien se réceptionner après un saut en hauteur, en longueur, de travers, avec ou sans élan, avec une maitrise de la roulade. Apprendre à doser un saut, pousser plus ou moins fort et dans la bonne trajectoire pour un amorti léger, précis et équilibré.
S’entraîner à passer partout, prendre appuis sur un mur et se hisser au dessus, des murs de toutes tailles, avec tous types de revêtements. Être capable de grimper dans un arbre, sauter sur un tronc, une branche, une barrière, un poteau, marcher en équilibre sur une barrière, faire un tour sur sois même, se déplacer suspendu par les bras…
Faire un tic-tac, un passe muraille, un retour, un saut de fond, un saut de chat classique, plongé, inversé, intégral, un lazy-vault de face, de coté, un speed-vault, un passage glissé, un passage espagnol, une simple roulade, avant, arrière, de coté, plongée… Il existe une infinité de techniques à découvrir, à créer sur mesure…
S’aventurer dans toutes sortes de parcours et viser le « sans fautes » pour apprendre à se fixer des objectifs réalisables du premier coup.
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Réflexion sur les « Strides » ( Enjambées, Foulées )

A plusieures reprises j’ai vu des gens s’étonner de la possibilité d’encaisser « l’impact » de ce genre de saut sur une seule jambe. Je définierai chaque appui comme un contact le plus léger possible plutôt qu’un impact. Car je ne m’arrête pas du tout sur chacun de ces appuis, au contraire.

J’encaisse l’impact induit par ces mouvements grâce à la course qui suit, permettant de dissiper toute l’énergie accumulée de façon dégressive ( comme une roulade  après un saut de fond ). Même lorsque j’amortis le dernier mouvement pieds joints et que je ralentis de façon beaucoup plus nette il m’arrive souvent d’être emporté vers l’avant, de ne pas stabiliser le mouvement.

J’essaye de redistribuer la force avec l’ensemble de mon corps même s’il n’y a qu’une jambe en appui avec l’obstacle à un moment donné. La position et la force de mes bras, mes épaules, mon bassin et ma jambe libre ont autant d’importance que la force que je met dans la jambe qui semble « encaisser ».
Je commence avec une certaine énergie et je relance le mouvement à chaque appui pour la conserver au maximum.
Plus je prends de vitesse, plus j’augmente la force horizontale qui entraine mon corps vers l’avant, moins je subis l’impact vertical à chaque concact, induit par la gravité.

Je pense que strides sont parfois considérés comme une succession de sauts, que l’on pourrait isoler les uns des autres, alors qu’ils devraient être perçus comme un ensemble.
Lorsqu’on marche on se laisse constament tomber vers l’avant avant de rattraper notre chute. On donne une énergie initiale qu’on conserve ensuite, on est constament en contact avec le sol. Lorsqu’on sprint la même action se produit à une vitesse beaucoup plus importante. Plus la vitesse augmente, plus les foulées s’agrandissent, plus le temps en contact avec le sol diminue. Je cherche à me rapprocher de cette sensation autant que possible.

Il faut cependant être capable de comprendre et de travailler la technique de chaque foulée. Et je pense qu’il est beaucoup plus pertinent de travailler sa technique de course, de l’analyser, la décomposer à l’arrêt, puis progressivement avec de plus en plus de vitesse, au lieu de se concentrer directement sur sa technique de saut.

Nous apprenons à marcher, puis à courir, puis à sauter. J’ai l’impression que les premières étapes sont trop souvent négligées. La course n’est pas assez mise en avant en tant que base dans le milieu du Parkour alors qu’elle est surement la technique la plus utilisée.

Le Parkour, la vie.

Bien que l’activité soit en plein boom, le terme de « parkour » (ou de « traceur », le pratiquant de parkour) ne parle pas encore à tout le monde. Wikipédia parle d’une « activité physique qui vise à un déplacement libre et efficace dans tous types d’environnements, et en particulier hors des voies de passage préétablies ». La fédération de parkour décrit une « activité physique consistant à se déplacer efficacement grâce à ses seules capacités motrices, dans différents types d’environnements ». On entend souvent que c’est « l’art de se déplacer d’un point A à un point B de la manière la plus efficace possible ». Souvent, le stéréotype classique se représente des « jeunes casse-cous qui grimpent, courent et sautent partout, en particulier en faisant des saltos d’immeuble en immeuble ».

J’y vois quant-à moi un objet bien plus simple et bien plus large. Le parkour commence dès lors que confronté à un obstacle menaçant votre avancée, vous choisissez de ne pas faire demi-tour – du moins, pas d’office. […]

Méthodes de préparation physique pour le Parkour

Table des matières:

  1. Avant-propos
  2. Musculation
  3. Flexibilité
1) Avant-propos

Voici une liste assez complète des exercices de musculation nécessaires/utiles à la pratique du parkour. Plusieurs exercices travaillent les mêmes muscles, et vous ne devez pas tous les faire. Je vous conseille de varier, et c’est pourquoi la liste est longue. Tous les exercices se font avec son propre poids, ce qui limite les blessures et les coûts d’entraînement (en fait, ça ne devrait rien coûter). Vous devez aussi voir vos capacités et ce que vous avez besoin pour chaque exercice. Normalement, vous devriez être fatigués à la fin de chaque série, mais encore capables de continuer. Vous ne devez pas être complètement morts à la fin d’une seule série, sauf dans le cas du nombre maximal de répétitions. Lorsque je parle de fois par semaine, voyez-y le nombre de jours où il faudrait faire les exercices choisis en une semaine. Les séries ne comptent pas pour une journée. Par exemple je voudrais dire qu’il faut faire 3 séries de 10 répétition 4 fois par semaine. […]

Le vocabulaire du Parkour

Le Parkour, comme toute discipline, utilise pour chacun de ses mouvements une appellation bien spécifique. Il ne s’agit ici en aucune façon de se marginaliser ou même de se donner un style, c’est un moyen très naturel pour tout pratiquant de se rattacher à une même base commune afin de simplifier les conversations.
Imaginez deux secondes la boxe sans son uppercut, le basket sans son dunk, le foot sans sa roulette marseillaise… Que faudrait-il mettre à la place ? Un coup de poing ascendant à la pointe du menton adverse, un joueur qui saute ballon en mains et qui le dépose dans le cercle s’y accrochant au passage le temps d’une pause victorieuse… Ca n’aurait plus aucun sens.

Pour le Parkour c’est pareil : synthétiser tout déplacement en un terme simple et compréhensible.

La liste n’en est pas très longue mais elle a son importance, aussi en avons-nous fait un récapitulatif afin de vous aider à y voir plus clair si toutefois vous n’aviez pas encore eu le temps de vous familiariser. […]

Éthique de l’entraînement

Cet article a pour but de d’être un guide d’entraînement simplifié applicable en tout lieu.

1.Respectez les gens
Le Parkour est une activité plutôt mal comprise, et par sa nature, les gens peuvent l’interpréter de façon négative. Essayez de rester très calme et compréhensif envers les gens, ne cherchez pas à débattre avec qui que ce soit. Il est en général mieux de ne pas s’entraîner devant un large public, et l’entraînement dans des zones plus calmes signifie que vous pouvez pratiquer comme vous le voulez. Rappelez vous que le Parkour n’est pas un spectacle, vous n’avez donc pas de raison de vous entraîner devant d’autres personnes.
Si un agent de sécurité ou le propriétaire du lieu dans lequel vous vous entraînez vous demande de partir, soyez simplement polis et acquiescez. Ne rentrez pas dans un conflit avec ces gens car cela peut être être défavorable dans le futur à des pratiquants qui n’ont rien à voir, soyez aussi compréhensif que vous le pouvez envers la ou les personnes impliquées, de cette façon vous aurez plus de chance de pouvoir vous entraîner tranquillement en ce lieu dans le futur. […]